DEPENALISATION
Un
débat à lieu actuellement en France, à propos
de l'usage illicite de drogues.Faut-il dépénaliser
l'usage des stupéfiants, légaliser les drogues ou
ne rien modifier ?
Deux
notions différentes
La
dépénalisation de l'usage de drogue est la suppression
des sanctions pénales pour la seule consommation d'un produit
interdit. La vente de drogue n'est pas autorisée pour autant
. La dépénalisation ne concerne pas l' usage public
ou ses conséquences. Par exemple, la consommation libre d'alcool
s'accompagne de l'interdiction d'ivresse publique ou de conduite
en état d'ivresse.
Légaliser
un produit, c'est autoriser sa distribution.
Cette légalisation peut éventuellement être
limitée :
lieux spécifiques de vente, interdiction de vente aux mineurs,
poduction contrôlée...
Le
débat
Pour les partisans de la répression, interdire toutes les
drogues est le seul moyen de protéger la santé des
gens et d'empêcher ce qu'ils appellent la " théorie
de l'escalade ". D'autres estiment qu'en autorisant la drogue
on augmentera obligatoirement le nombre de consommateurs. Ils refusent
donc toute idée de dépénalisation et encore
moins de légalisation.
A l' opposé, les partisans de la légalisation constatent
que la répression est un échec.
Leur
argument : la répression condamne les toxicomanes à
la clandestinité avec tous les dangers que celle-ci entraine.
Légaliser les drogues permettrait, selon eux, de supprimer
le
trafic clandestin, de faire chuter les prix et, par conséquent,
de réduire la délinquance due à la toxicomanie.
Autre argument la drogue provoque moins de décés que
l'alcool, le tabac ou les médicaments, stupéfiants
licites. Les partisans de la légalisation rétorquent
enfin qu'utiliser un produit à titre personnel relève
de la libertéindividuelle. C'est un choix (peut-être
celui de s'autodétruire), qui ne met pas les autres en danger.
Liberté
Individuelle et assistance à autrui
Cependant,
ceux qui prennent de la drogue en méconnaissant ses dangers
méritent d'être informés. Et les toxicomanes,
qui fuient des problèmes graves, méritent d'être
aidés. L'interdit induit par la loi rend réalisable
ces deux objectifs. Pour vivre en société, il est
normal d'organiser des réflexes de solidarité. Oser
dire: " Attention aux risques que vous prenez ". Ou oser
dire: " Vous n'allez rien résoudre avec la drogue. Il
y a d'autres moyens... " La limite établie par la loi
légitime cette approche. Si, au nom de la liberté
de chacun de disposer de lui-même on abandonnait les toxicomanes
à leur souffrance, on instituerait l'indifférence
comme mode de vie. Il est donc important de maintenir une limite
légale pour pouvoir aider les toxicomanes, mais non pas pour
les sanctionner.
Les
obstacles à la légalisation
Pour
que la légalisation casse le marché de la drogue,
il faudrait respecter trois conditions:
Iégaliser tous les produits, sans aucune
exception, sinon les marchés clandestins prospéreront
sur les substances interdites;
rendre tous les produits accessibles quel
que soit 1'âge de l'usager. Interdire la vente aux mineurs
offrirait des débouchés particulièrement lucratifs
aux trafiquants;
légaliser tous les produits simultanément
dans tous les pays du monde, car on imagine bien les bénéfices
que les trafiquants tireraient d'une disparité des
législations d'un pays à l'autre.
Faute de se plier à ces trois conditions, une légalisation
ne ferait qu'aggrave les choses.
Légalisation
et intégration culturelle
ll
y a une aberration totale à Interdire un produit qui est
admis culturellement dans dans une société. C'est
comme si on Interdisait l'alcool en France, ou la coca en Colombie.
Le problème est complètement différent lorsqu'il
s'agit d'un produit qui ne fait pas partie de notre paysage culturel
: opium, Cocaïne, héroïne... Progressivement
on voit le haschisch s'intégrer dans le mode de vie de la
population française.
Dans quelques années, il est probable qu'il sera assimilé
sur le plan culturel. Les interdits se lèveront alors tout
naturellement.
Un
débat à lieu actuellement en France, à propos
de l'usage illicite de drogues.
Faut-il dépénaliser l'usage des stupéfiants,
légaliser les drogues ou ne rien modifier ?
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