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Expertise
ecstasy suite...
Sensibiliser
le corps médical
Des
troubles somatiques comme un syndrome d'hyperthermie, une hépatite
aigue ou une diminution drastique du taux de sodium dans le sang
(qui peut aboutir a une encéphalopathie), sont susceptibles
de conduire au décès et, par conséquent, relèvent
du domaine de l'urgence thérapeutique.
Le groupe d'experts met en évidence l'importance
à délivrer une information complète sur ces
differents troubles auprès des services de soins susceptibles
d'intervenir. Il convient également de sensibiliser médecins
généralistes et psychiatres à la reconnaissance
des symptômes psychiatriques (troubles anxieux, dépressions,
psychoses, troubles du sommeil. .) pouvant apparaitre plus ou moins
longtemps après la prise d'ecstasy. Il appartient aux médecins
d'informer leurs patients des risques que sa consommation fait encourir.
Des modules d'enseignement concernant la toxicomanie,
et plus particulièrement l'usage et les conséquences
des drogues de synthèse, devraient être intégrés
au cursus des études médicales ou à la formation
médicale continue. |
Développer
des dispositifs d'observation et des recherches |
Le
groupe d'experts souligne l'impontance de créer des dispositifs
d'observation et de surveillance pour mieux appréhender l'ampleur
du "phénomène ecstasy" et les modalités
de son usage mais également pour recenser les risques liés
à sa consommation.
Dans le domaine de la recherche, les experts
recommandent de poursuivre les études sur la neurotoxicité
de la MDMA. En effet, les travaux realisés chez le singe
montrent qu'il existe une atteinte irréversible de certaines
connexions du cerveau, les neurones à serotonine. Il conviendrait
de confirmer l'existence d'une dégénérescence
de ces neurones chez les consommateurs réguliers d'ecstasy
et son implication dans les troubles psychiatriques et cognitifs
observés.
Un autre axe d'étude doit faire l'objet
d'une attention particulière: il concerne les potentialités
du produit à créer une dépendance, cette question
étant encore largement débattue dans la communauté
scientifique Enfin, il serait souhaitable qu'un travail de recherche
en sciences sociales prenne pour objet le développement de
l'usage des "drogues de synthèse" en Europe, particulièrement
sous l'angle des usages, des marchés et des politiques publiques. |
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Depuis
une dizaine d'années, on assiste en Europe à un développement
du phénomene ecstasy en France.
La proportion de jeunes adultes ayant consommé de l'ecstasy
au moins une fois pourrait atteindre 5%. Les consommateurs d'ecstasy
sont principalementres des jeunes adultes de sexe masculin, bien
insérés socialement. Si la sur-représentation
masculine est une constante des usages de stupéfiants, elle
apparait moindre dans le cas de l'ecstasy.
La consommation d'ecstasy est souvent associée à d'autres
produits licites ou illicites l'alcool, cannabis... |
Principales
recommandations des experts |
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Informer les usagers d'ecstasy du danger intrinsèque de la
MDMA à court et à long terme et des facteurs aggravant
liés à ses conditions d'usage.
* Sensibiliser le corps médical à la reconnaissance
des symptômes somatiques et psychiatriques d'i ntoxication
par la MDMA.
* Attirer l'attention des acteurs de prévention sur la spécificité
du produit et ses modes de consommation.
* Elargir les dispositifs d'observation des modalités de
consommation aux nouvelles drogues comme l'ecstasy.
* Promouvoir des études sur la dégénérescence
des fibres sérotoninergiques et son implication éventuelle
dans l ' apparition de troubles cognitifs.
* Poursuivre les recherches sur les propriétés toxicomanogenes
de la MDMA chez l'animal afin de déterminer l'existence ou
non d'une dépendance. |
Questions
Réponses |
Dans
quel cadre consomme-t-on généralement de l'ecstasy
?
Au cours de soirées récréatives le week-end,
mais l'usage a tendance aujourd'hui à déborder du
cadre festif pour des
usages plus solitaires.
Qu'est-ce que le "testing" ?
Le testing consiste à recueillir un fragment de comprimé
d'ecstasy pour vérifier la présence de composés
de type MDMA Cette pratique repose sur des tests de colorations
non spécifiques: des composés différents peuvent
donner une
même coloration.
En outre, elle ne permet pas d'évaluer la quantité
de substances de type MDMA présente dans le comprimé.
La
mise en évidence, par la pratique du "testing",
de la
présence exclusive de MDMA dans un comprim‚ d'ecstasy,
permet-elle d'écarter tout risque de toxicité ?
Non. Qu'elle soit mélangée ou pas à d'autres
substances, la MDMA est un produit toxique dont la consommation
peut entrainer des complications somatiques et psychiatriques graves.
Tout le monde réagit-il de la même
manière à la prise d'un comprimé d'ecstasy
?
Non. Tout dépend du contexte dans lequel est pris l'ecstasy
et de la vulnérabilité de chaque individu. C'est pourquoi
certaines personnes peuvent présenter des symptômes
graves plus ou moins longtemps après avoir consommé
de l'ecstasy, alors que d'autres n'en présenteront, peut-être
jamais.
Certains facteurs contribuent-ils à
potentialiser l'effet toxique de la MDMA ?
Oui. Une activité physique intense, une température
ambiante élevée une déshydratation, une consommation
d'alcool, de médicaments ou de boissons riches en acides
aminés (smart drinks) peuvent potentialiser l'effet toxique
de la MDMA. |
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