PRISE
EN CHARGE
DE
L'APPEL AU SECOUR, AU RETOUR A L'AUTONOMIE
Quand
le toxicomane s'aperçoit que la drogue n'a rien réglé
et qu'il est dans la galère, il demande de l'aide. Il faut
à ce moment nouer une relation de confiance avec lui et
l'aider à résoudre les problèmes qui 1'ont
conduit à se droguer. Un parcours difficile commence alors,
le long duquel le toxicomane devra être accompagné
et soutenu pour retrouver son autonomie.
Le
SOS
Tôt
ou tard, un toxicomane lance un appel à l'aide. Cela ne
se produit que trés rarement dans ce qu'on appelle la "
période de lune de miel ": c'est le moment où
le produit lui donne
l'illusion du bonheur et où il croit que tout va se régler
grâce au produit. Cette pèriode dure environ un an.
Et puis, le plaisir disparait, I'angoisse est totale, le toxicomane
s'est mis en marge de la société, il a besoin d'énormément
d'argent, il a perdu son travail, ses contacts familiaux, il vit
dans l'horreur. Alors, il appelle au secours: sa famille, des
amis, un médecin...
Si cette demande est dirige vers un soignant, il faut à
ce moment-là nouer une relation de confiance avec lui.
Souvent, il se passe cinq à six ans avant qu'il s'adresse
à une institution spécialisée. Ce qui ne
veut pas dire qu'il n'a pas appelé au secours auparavant.
Pour raccourcir ce délai, il faudrait prodiguer une meilleure
information, qu'il connaisse le numéro de Drogues Info
Service, les différen tes possibilités d'aide, la
nature exacte de cette aide. Sans doute faut-il aller à
sa rencontre ? Distribuer des seringues à des toxicomanes
peut être, outre un moyen de prévention du sida,
une occasion de les rencontrer pour les informer et leur dire
que des personnes peuvent les aider à résoudre leurs
problèmes.
UN
ACCOMPAGNEMENT SOCIAL ET RELATIONNEL
Quand
il demande de l'aide, il faut savoir nouer une relation de confiance
avec le toxicomane et trés vite identifier ce qui l'a conduit
à la drogue. Qu'a-t-il voulu fuir ?
Est-ce une toxicomanie qui vient d'un problème social ou
d'un problème relationnel, ou des deux à la fois
?
Si le problème social domine, il faut faire preuve d'imagination.
Trouver dans la famille, ou parmi les amis, qui pourrait l'accueillir
pour opérer une coupure géographique. Trouver, avec
l'aide des services sociaux, des possibilités de formation
professionnelle,
d'insertion dans le marché du travail.
Si c'est le problème relationnel qui l'emporte, le toxicomane
ne sera sorti d'affaire que lorsqu'il aura réussi à
mettre ) plat son histoire, pour la remettre en cohésion
avec des émotions qu'il a éprouvées à
un moment donné et qu'il n'a pu exprimer. Il utilisera
alors progressivement ses ressources personnelles pour dépasser
le problème. Il va apprendre aussi à attendre, à
différer une angoisse. Jusque-là, c'était
tout et tout de suite. La notion de lenteur est importante.
C'est un parcours diffficile et douloureux, où il devra
être accompagné et soutenu par un soignant. Cela
prend du temps. Deux ans en moyenne.
Si un toxicomane se contente de sevrages physiques, sans aborder
les problèmes de fond, la nécessité de se
droguer reviendra. Psychologiquement, il aura encore besoin de
la drogue.
Il faut savoir que plus de la moitié des pensionnaires
des postcures parviennent à s'insérer ensuite dans
la vie, libres de toute drogue, autonomes.
Raison de plus pour améliorer ces résultats en multipliant
les possibilités de prise en charge.