Que
dire aux parents ?
Respectez
le droit aux défaillances. Osez vous montrer imparfaits.
Affirmez la confiance. Osez dire je t'aime. Osez poser des limites.
Osez être disponibles.. c'est ce qu'on pourrait suggérer
à tous les parents.
DEPASSER
LA PUDEUR DES SENTIMENTS
Comment
des parents en arrivent-ils à ne plus savoir établir
un dialogue ? Quelle peur les fige ? Comment lever les pudeurs qui
empêchent l'expression de leurs émotions ? Quelle qualité
de relation établissent-ils avec leurs enfants ? Comment
les préparent-ils à se défendre dans la vie
?
Est-ce qu'ils leur parIent ? Est-ce qu'ils leur donnent confiance
en eux ? Est-ce qu'ils leur ont fait savoir qu'ils sont aimés
? Ces parents savent-ils se montrer fragiles ? Avoir des passages
à vide ? Mettre des limites ?
Si les parents osent se montrer imparfaits et vulnérables
à leurs enfants, donc plus accessibles et humains, ils leur
prouvent ansi que chacun a droit à des passages à
vide. Quand un adolescent " flotte ", ne va pas bien,
fait des bêtises, a des mauvaises notes, si on parvient à
lui dire que, quoi qu'il arrive, on l'aime et on lui fait confiance,
on lui donne une force monumentale et les moyens de passer ce cap
difficile. Il ne sera pas figé par la culpabilité
et osera jouer ses atouts. C'est à ce moment-là qu'il
a le plus besoin de s'entendre dire: " je t'aime ". Or,
c'est là que les parents ont le plus de maI à le lui
dire, par blocage, par pudeur.
Il est exceptionnel de voir des parents qui n'aiment pas leur enfant.
Par contre, il est trés fréquent de voir des parents
qui n'osent pas lui dire qu'ils l'aiment. Il faut permettre aux
parents de dépasser cette pudeur, de leur faire réaliser
l'importance de se rendre vrai pour leur enfant.
La prévention, c'est oser être le plus authentique
possible.
DES
LIMITES POUR GRANDIR
Parfois,
les parents aiment un enfant pour eux, plus que pour lui. Alors,
ils l'éduquent, ils l'élèvent et ne lui imposent
pas trop de limites pour qu'il soit tenté de rester avec
eux. Pourtant, un enfant a besoin de limites, de remparts, quitte
à les transgresser, pour se construire lui-même. Il
faut surtout l'aider à s'épanouir, épanouir
ce qu'il a en lui. Il y a un grand danger à formuler des
désirs à sa place. Un enfant a surtout besoin de s'entendre
dire: " Fais ce que tu peux, joue tes atouts, et, plus tard,
fais ce que, toi, tu as envie de faire. Elever un enfant, c'est
avant tout lui apprendre à partir, ce qui suppose pour les
parents de faire le deuil de sa présence vingt-quatre heures
sur vingt-quatre. Ce n'est pas facile.
Pourtant, il faut savoir que l'enfant aura d'autant plus envie de
revenir dans sa famille, en entretenant un rapport d'aduIte avec
ses parents, si son départ s'est bien déroulé.
PRENDRE
LE TEMPS
Parmi
les parents de toxicomanes, on note une surreprésentation
de personnes dans le journalisme, la politique, les affaires, la
médecine, le show biz, la publicité, bref des gens
qui travaillent énormément et qui ont peu de temps
à consacrer à leurs enfants.
Il faudrait pourtant qu'ils sachent se demander ce qui est est le
plus important dans leur vie. S'ils pouvaient se dire: " J'ai
fait un enfant, il faut que je m'en occupe, que je prenne le temps
nécessaire pour qu'il aille bien, le temps de lui transmettre
des choses. Et tant pis si je n'ai pas cette promotion professionnelle.
Mais là, il faut que Je sois seul avec lui".
Conseils
d'un ex-toxicomane
"Mon
père ne m'acceptait pas tel que j'étais.
Il voulait que Je sois comme il n'avait pas réussi à
être. Et moi, là dedans, Je
n'existais plus... Il faut que les parents aiment leurs enfants
tels qu'ils sont. Et qu'ils
le leur disent, qu'ils le leur montrent.
Il faut leur montrer qu'ils existent, qu'on leur fait confiance
malgrès tout, malgrès les échecs".
|